Afrique de l’Ouest : la Banque mondiale approuve un financement de 246 millions de dollars pour renforcer la résilience des zones côtières

WASHINGTON, La Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement d’un montant de 246 millions de dollars au titre du Projet d’investissement pour la résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA ResIP 2), qui sera déployé en Gambie, au Ghana et en Guinée-Bissau. Ce projet, financé par l’Association internationale de développement (IDA)*, avec un don de 5 millions de dollars apporté par le fonds PROBLUE (a), viendra en aide aux populations du littoral exposées à un risque immédiat d’érosion, d’inondations et de pollution côtières, ainsi qu’à celles qui dépendent de l’agro-industrie et du tourisme.

 

Ce deuxième projet WACA prévoit d’accorder une aide à l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) afin qu’elle coordonne les organisations régionales pour améliorer l’intégration régionale, gérer les régimes de débit écologique et réaliser des économies d’échelle dans la gestion des ressources côtières partagées nécessaires à la résilience climatique. Le financement de la Banque mondiale a mobilisé des fonds du secteur privé en faveur de projets de « carbone bleu », comme annoncé lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique 2022 (COP27).

 

L’économie bleue joue un rôle essentiel. Les zones côtières produisent environ 42 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique de l’Ouest et abritent pratiquement un tiers de sa population. Ce deuxième projet vient élargir le Programme WACA qui couvrait déjà le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, le Sénégal et le Togo. En Gambie, au Ghana et en Guinée-Bissau, le nouveau projet contribuera à la protection physique des côtes en associant des solutions naturelles et des infrastructures grises pour protéger les actifs économiques et les moyens de subsistance contre l’érosion et les inondations côtières, et prévoira des investissements sociaux à l’échelon des communautés afin d’améliorer la résilience aux changements climatiques au niveau local.

 

Dans les régions côtières de l’Afrique de l’Ouest, les défis du développement sont complexes et multisectoriels par nature, et aucun pays ne peut les résoudre seul. C’est pourquoi le Programme WACA, de par sa conception, met l’accent sur l’intégration et les solutions régionales.

 

« Il ne fait aucun doute que des solutions transfrontalières sont nécessaires pour stabiliser le littoral contre l’érosion côtière, comme nous l’avons déjà constaté entre le Togo et le Bénin. Ces solutions nécessitent une politique, des approches et une collaboration communes, et l’UEMOA est désireuse de les transposer à grande échelle dans le cadre du projet WACA ResIP 2 », affirme Kako Nubukpo, commissaire à l’Agriculture, aux Ressources en eau et à l’Environnement de l’UEMOA.

 

Outre l’UEMOA, d’autres organisations clés participent au Programme WACA : la Commission économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), le Secrétariat de la Convention d’Abidjan (ABC), le Centre de suivi écologique (CSE), l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le Partenariat régional pour la conservation côtière et marine (PRCM), le Réseau régional des aires marines protégées en Afrique de l’Ouest (RAMPAO), l’Association de gestion des ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC), et le Centre d’excellence africain pour la résilience côtière (ACECoR) hébergé par l’université de Cape Coast, au Ghana.

 

« Pour obtenir des résultats durables, il faut nécessairement des solutions régionales, et nous voyons une complémentarité naturelle dans les mandats de ces institutions, qui se concentrent chacune sur des aspects spécifiques, notamment le renforcement des capacités économiques, environnementales, financières, politiques, des ressources humaines et de la recherche, explique Boutheina Guermazi, directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale. Nous nous félicitons de cette intensification de la coopération et du dialogue autour du Programme WACA. En collaborant avec les pays, ces institutions apportent une réponse adéquate et des économies d’échelle au niveau régional. La présence d’un partenaire issu du monde universitaire — l’ACECoR — est importante pour former une nouvelle génération de personnels hautement qualifiés et obtenir ainsi des résultats pérennes. »

 

Le Programme WACA a été lancé en 2018, pour faire suite à la demande des pays de disposer de solutions et de financements en vue de protéger et restaurer les actifs écologiques, sociaux et économiques des zones côtières d’Afrique de l’Ouest en luttant contre l’érosion, les inondations et la pollution côtières. Il permet aux pays participants de stabiliser le littoral, de prévenir la perte d’infrastructures essentielles comme les routes côtières pour le transport, et de préserver la salubrité et la productivité des eaux côtières indispensables à la sécurité alimentaire et au capital naturel.

 

Avec l’approbation du deuxième projet WACA, le financement total de la Banque mondiale en faveur du programme s’élève à 492 millions de dollars (dont 20 millions de dollars du Fonds pour l’environnement mondial et 5 millions de dollars du fonds PROBLUE), couvrant des engagements dans neuf pays (Bénin, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal et Togo), auxquels il faut ajouter l’UEMOA et les institutions régionales associées.

 

* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres du monde. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA est l’une des principales sources d’aide pour les 76 pays les plus pauvres du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.

 

Source: World Bank

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